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 La Peste, texte 3 : dialogue Tarrou / Rieux

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grafion
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Date d'inscription : 11/01/2012

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MessageSujet: La Peste, texte 3 : dialogue Tarrou / Rieux    La Peste, texte 3 : dialogue Tarrou / Rieux  I_icon_minitimeDim 22 Jan - 19:22

La Peste , texte 3 : dialogue Tarrou / Rieux II,7

- Mais vos victoires seront toujours provisoires, voilà tout.
Rieux parut s’assombrir.
– Toujours, je le sais. Ce n’est pas une raison pour cesser de lutter.
– Non, ce n’est pas une raison. Mais j’imagine alors ce que doit être cette peste pour vous.
– Oui, dit Rieux. Une interminable défaite.
Tarrou fixa un moment le docteur, puis il se leva et marcha lourdement vers la porte. Et Rieux le suivit. Il le rejoignait déjà quand Tarrou qui semblait regarder à ses pieds lui dit :
– Qui vous a appris tout cela, docteur ?
La réponse vint immédiatement :
– La misère.
Rieux ouvrit la porte de son bureau et, dans le couloir, dit à Tarrou qu’il descendait aussi, allant voir un de ses malades dans les faubourgs. Tarrou lui proposa de l’accompagner et le docteur accepta. Au bout du couloir, ils rencontrèrent Mme Rieux à qui le docteur présenta Tarrou.
– Un ami, dit-il.
– Oh ! fit Mme Rieux, je suis très contente de vous connaître.
Quand elle partit, Tarrou se retourna encore sur elle. Sur le palier, le docteur essaya en vain de faire fonctionner la minuterie. Les escaliers restaient plongés dans la nuit. Le docteur se demandait si c’était l’effet d’une nouvelle mesure d’économie. Mais on ne pouvait pas savoir Depuis quelque temps déjà, dans les maisons et dans la ville, tout se détraquait. C’était peut-être simplement que les concierges, et nos
concitoyens en général, ne prenaient plus soin de rien. Mais le docteur n’eut pas le temps de s’interroger plus avant, car la voix de Tarrou résonnait derrière lui :
– Encore un mot, docteur, même s’il vous paraît ridicule : vous avez tout à fait raison.
Rieux haussa les épaules pour lui-même, dans le noir.
– Je n’en sais rien, vraiment. Mais vous, qu’en savez-vous ?
– Oh ! dit l’autre sans s’émouvoir, j’ai peu de choses à apprendre.
Le docteur s’arrêta et le pied de Tarrou, derrière lui, glissa sur une marche. Tarrou se rattrapa en prenant l’épaule de Rieux.
– Croyez-vous tout connaître de la vie ? demanda celui-ci.
La réponse vint dans le noir, portée par la même voix tranquille :
-Oui.
Quand ils débouchèrent dans la rue, ils comprirent qu’il était assez tard, onze heures peut-être. La ville était muette, peuplée seulement de frôlements. Très loin, le timbre d’une ambulance résonna. Ils montèrent dans la voiture et Rieux mit le moteur en marche.
– Il faudra, dit-il, que vous veniez demain à l’hôpital pour le vaccin préventif. Mais, pour en finir et avant d’entrer dans cette histoire, dites vous que vous avez une chance sur trois d’en sortir.
– Ces évaluations n’ont pas de sens, docteur, vous le savez comme moi. Il y a cent ans, une épidémie de peste a tué tous les habitants d’une ville de Perse, sauf précisément le laveur des morts qui n’avait jamais cessé d’exercer son métier.
– Il a gardé sa troisième chance, voilà tout, dit Rieux d’une voix soudain plus sourde. Mais il est vrai que nous avons encore tout à apprendre à ce sujet. Ils entraient maintenant dans les faubourgs. Les phares illuminaient les rues désertes. Ils s’arrêtèrent. Devant l’auto, Rieux demanda à Tarrou s’il voulait entrer et l’autre dit que oui. Un reflet du ciel éclairait leurs visages. Rieux eut soudain un rire d’amitié :
– Allons, Tarrou, dit-il, qu’est-ce qui vous pousse à vous occuper de cela ?
– Je ne sais pas. Ma morale peut-être.
– Et laquelle ?
– La compréhension.
Tarrou se tourna vers la maison et Rieux ne vit plus son visage jusqu’au moment où ils furent chez le vieil asthmatique.
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La Peste, texte 3 : dialogue Tarrou / Rieux
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